En 1770, à l’initiative du roi Dom José Ier (ou Joseph Ier du Portugal), les tombeaux ont été rénovés, et on a érigé une tribune royale ainsi qu’une Maison des Eaux. La même année, en présence du Roi, les festivités du Cap ont attiré un nombre record de saloios, du nom que se donnaient les habitants de la région rurale de Lisbonne et dont un certain nombre organisait la fête tous les ans. Issus de 26 freguesias (municipalités) différentes, ces organisateurs occupaient les 40 chambres et 39 espaces mitoyens des auberges. Le temps des fêtes religieuses, ils vivaient dans l’enceinte du Cap, où ils utilisaient les cuisines, le four à bois, la citerne annexe aux écuries et l’aqueduc. Pour aider au bon déroulement des festivités, le Cierge de Lisbonne promeut la construction d’une Maison de l’Opéra, avec des décors et des espaces de logement correspondants. Des compagnies de théâtre et de spectacle y seront invitées. Les plus connues viennent d’Italie.

En hommage à cet édifice emblématique, le conseil municipal de Sesimbra organise depuis 2008 une Fête de la musique de la maison de l’Opéra du Cap Espichel. Centrée sur la musique vocale et sur des activités en lien avec celle-ci, la Fête est l’occasion d’organiser ces concerts dans des lieux à forte valeur patrimoniale, comme l’Église Notre-Dame de la Consolation du Château, l’Église Notre-Dame du Cap Espichel, la Chapelle du Saint-Esprit des Marins ou le Fort de Santiago.

Avec plus d’une décennie d’existence, la Fête de la musique de la maison de l’Opéra du Cap Espichel est aujourd’hui une référence dans le domaine de la musique classique. Elle a été l’occasion de performances d’une grande qualité artistique, d’une originalité parfois surprenante et d’une beauté indéniable, qui montrent à quel point ce genre musical que d’aucuns croient vieilli reste proche d’un public fidèle et averti.